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(d’une traite, sans relecture, car j’ai le démon en moi, fautes offertes par la direction)

C’est pas un acte anodin, certes.

J’ai rejoint Twitter en août 2008, il y a donc plus de 14 ans.

C’était un peu avant que ces enfants du vide de la « ligue du LOL » n’officient, où on faisait des « RT à l’ancienne », avant que la nouvelle génération ne jure que par « feur » et « ratio ».

Je suis un peu peiné, mais c’est devenu indispensable, depuis l’arrivée d’Elon Musk à la tête du navire.

J’explique.

Tout d’abord :

1. je suis triste pour les personnes dont une partie (voire toute) de l’activité repose sur cet unique réseau social (pro-tip : ne lancez JAMAIS un business basé sur une techno unique, SURTOUT celle qu’un GAFAM détient).

2. je ne jugerai personne qui fait le choix de rester sur Twitter, pas plus que les gens qui ont supporté la coupe du monde au Qatar. Je pense qu’il faut – à titre personnel – se tenir à ses convictions, ne pas se renier. Le compromis est toujours possible (j’en fais, quelques uns), mais il arrive un point de rupture qui, dans mon cas, est réel et m’est douloureux.

3. je ne chercherai à évangéliser quiconque vis-à-vis du logiciel libre, je ne jugerai personne, mais on peut toujours en discuter « en ligne », calmement, du pour et du contre. la fracture numérique étant un concept que beaucoup ont occultée, ce serait fort de café, de ma part, de prendre de haut celles et ceux qui ne daignent pas sauter le pas.
J’ai ma petite dose d’endorphine, avec les réseaux sociaux, le petit like qui fait plaisir, le petit commentaire, la bienveillance, le réconfort de se sentir un peu moins seul, parce que le réseau social est un enrobage sur ce qui peut être un agrégat social.

Plus de 1500 personnes me suivaient, à mon échelle, c’est beaucoup, même si c’est peu, on s’en cogne, mais c’est un espace que j’ai créé en 14 années, en essayant au mieux de véhiculer mes passions, mes déceptions, mes doutes, mes combats (même si les vrais se passent dans la rue, au quotidien). Mon « personal branding » va en prendre un peu dans la poire ».

MAIS QU’EST-CE QU’ON S’EN COGNE ?

Si, enfin, quelques journalistes (du monde du JV ou non) n’auront peut-être pas mes followers, comme l’enfant attendant un regard approbateur d’un parent, des proches, des e-ami-e-s.

Mais de lire les vagues de haine sous chaque tweet de Rousseau, je commençais à flancher. La désinhibition des propos, les faux semblants (faudra que je vous raconte comment j’ai quitté Facebook, totalement, il y a 3 ans et comment mon teint de jouvenceau est revenu), puis le sacre (par validation) des néonazis, la validation du pire, l’absence de modération face aux propos absolument terribles de xénophobie, misogynie, les plus grands des pouvoirs laissés aux mains d’un enfant mal dégrossi, qui est sa propre caricature d’un capitalisme branché, d’un « oh, dans le fond, ça va bien se passer », à l’image des Muskolâtres, à l’image des gens qui repoussent à demain, à l’image du déni.

C’est un brin de misanthropie qui m’amène ce soir à débuter ce message, peut-être le terminerai-je demain, mais je déteste les gens qui se voient la face, de la COP21 à ceux qui mettent de côté leurs luttes personnelles (sont-elles déjà réelles ?) pour une coupe du Monde au Qatar, qui passeront leurs messages d’attaques ou de défense de tel ou tel sujet, alors qu’il fait -8° dehors et que le 115 ne répond plus, laissant des milliers à la rue.

Ce n’est qu’Internet, certes, c’est bien TOUT le problème et à la fois ce qui me libère : ce n’est QUE Internet.

J’ai, dans le fond, l’infime espoir que les choses changent, dans 1 an, 2 ans, 5 ans, qu’un juge américain dégage cette ordure du réseau social qui comptait le plus à mes yeux, mais j’en doute, alors les comptes restent ouvert, je protège « la marque », je vérifie que rien n’y est piraté, mais ne ne consulterai même plus.

J’ai d’autant plus les boules car, même si je n’en vivais pas, j’ai décidé que 2022 serait une année pour un de mes projets, pour la ville que j’aime, Montreuil. Chaque matin, à 7h30, une photo, bien souvent très anodine et peu travaillée, de ma ville. Un rituel sympathique. Je n’aurais pas réussi à terminer ce tour de Soleil complet.

Cependant, je le termine virtuellement sur http://www.montreuillois.com/bonjour-montreuil/, mais sans Twitter.

CONCLUSION

Déjà, je vais remercier quelqu’un qui est probablement parmi les plus antagonistes de ce que je suis/pense…

Tweet du Ministre de l'industrie Roland Lescure, disant : "Suite à la suspension de comptes de journalistes par Elon Musk, je suspends toute activité sur Twitter jusqu'à nouvel ordre".

Il est un des messagers d’un gouvernement que je porte très peu dans mon estime, mais il y est allé et RIEN que pour ça vaut 100 fois la moindre preuve de mes camarades de gauche, d’un engagement sur UNE opinion et un faisceau très précis.

Ça vous épate, hein ? En même temps, je suis suivi par Sophia Aram.

Déjà, merci à quelqu’un que je n’ai JAMAIS rencontré en vrai, alors qu’on habite à quelques mètres, je crois, en la personne de Joachim; sobriété de technos, rapport à l’open source, sympathie. Ce mec est gold.

Merci à Mathieu Triclot, Corentin Lamy, à Sophie Krupa et autres personnes du JV à avoir fait le grand saut, puis toutes les chercheuses et chercheurs du monde du JV, en ce moment, je suis en admiration totale.
Merci aux personnes de la communauté JV Le Mag (obligation de prendre un abonnement papier), qui sont exceptionnelles, sur Discord et qui ont fait aussi le saut.
Merci et bonjour à quelqu’un que j’aime en secret que même ma « boule magique » ne connait pas.

Dans un prochain épisode, je vous parlerai de logiciels libres.

Et, ah oui, PS : hmm, on va bientôt reparler du projet 2023 pour Montreuil. Je cache pas que ce truc me fout dedans, mais je vais trouver comment rebondir.

Sauvez la planète, mangez les GAFAM-T !